Publié dans Editorial

Iceberg !

Publié le vendredi, 16 février 2024

« Quatre fonctionnaires et leur complice en prison ! » Tel est « la une » de votre quotidien en date du jeudi 15 février, avant-hier. 

De source informée, un commissaire de commerce et trois agents chargés du contrôle près du ministère de l’Industrie et du Commerce ont été interpellés pour des malversations à connotation corruptive. Un parfum de scandale qui, d’emblée, secoue voire éclabousse ce département-clé et stratégique dont les prestations n’en déméritent point, jusqu’à présent, des efforts du régime pour redresser le pays. 

Un concessionnaire étranger, indien ou chinois peu importe, de voitures de seconde main a reçu en 2023 la visite inopinée de quatre fonctionnaires du MICC. Motif de la descente selon ces « visiteurs » : inspection et contrôle des activités du concessionnaire au nom du mlinistère. Dès leur arrivée, le concessionnaire « visité » sentait que quelque chose cloche ! Les agents en « visite » n’ont pas daigné présenter au préalable l’ordre de mission émanant de leur département bien qu’ils aient eu, peut-être, montré leurs cartes de service comme quoi ils sont de vrais agents de l’Etat en charge de contrôle. L’opérateur suspecte dès le début d’une allégation d’intimidation ou plus exactement de concussion. En effet, le concessionnaire sent l’odeur de corruption. Et il ne se trompait pas !

Les agents véreux se faisaient démasquer très vite par leur mode opératoire classique aux pratiques indignes qui plus est déshonore, salit la notoriété du Département concerné ainsi que l’intégrité morale du patron dudit ministère. Les agents indélicats ont menacé l’opérateur des sanctions sévères s’il refuse d’obtempérer autrement dit s’ils ne « coopèrent » pas. Evidemment, ils réclamèrent des sommes importantes. Corruption et extorsion d’argent, des pratiques qui ternissent l’image de l’Administration. Des actes formellement réprimés par la loi mais qui, malheureusement, infestent le Corps de l’Etat (Fanjakana) en général et certains services en particulier. Point n’est besoin de les citer nommément, ils se reconnaissent eux-mêmes.

Comme il fallait s’y attendre, le concessionnaire « visité », qui n’avait pas froid aux yeux, entama les démarches nécessaires. Il a déposé une plainte auprès des autorités compétentes. Les services du BIANCO ont fait le nécessaire. Les quatre agents de l’Etat indélicats avec leur complice ont été déférés au Parquet du Pôle-Anti-corruption à Antananarivo et par la suite placés en mandat de dépôt à la Maison Centrale d’Antanimora en attendant leur jugement.

On ne peut que s’en féliciter ! Seulement, il faut être franc et honnête pour reconnaître qu’un tel fait fortement répréhensible éclatant au grand jour ne représente que l’infime partie émergée de l’iceberg. Le gros paquet se trouve « caché » sous l’eau. La Grande île, en dépit des efforts accomplis, demeure encore l’un des pays où l’indice de perception de la corruption (IPC) stagne pour ne pas le dire recule.

Le Chef de l’Etat Rajoelina, à travers les Trois Andry notamment le troisième volet, la Bonne gouvernance, entend mener un combat sans merci contre cette gangrène qui menace mortellement le présent et l’avenir du pays. On espère bien voir des résultats concrets.

La Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC), présidée par Sahondra Rabeanarivo, à l’occasion de son dixième anniversaire, compte élaborer une nouvelle stratégie, plus efficace, contre la corruption.

En tout, il va falloir anéantir l’iceberg.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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